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Julien BOUTTER, ex-tennisman 46ème joueur mondial en 2002
désormais directeur du Moselle Open témoigne sur son parcours.

 

Au travers de ta carrière de sportif de haut niveau, quelles compétences as-tu développé et pu retranscrire dans ton deuxième métier ?

Une de mes particularités, c’est que je n’étais pas destiné à être tennisman à haut niveau. J’ai fais l’inverse d’un parcours classique de joueur qui débute à un âge très tôt qui a cette volonté de devenir l’un des meilleurs joueurs du monde. J’ai commencé par appliqué dans le tennis, ce que j’avais appris lors de mon parcours scolaire et universitaire, c’est-à-dire la mise en place d’un vrai plan structuré avec un objectif à atteindre, en comptant sur des heures et des heures de travail. C’est seulement à mes 21 ans que j’ai appréhendé le tennis comme un métier. Et je me suis adapté en trouvant des solutions à mes manques en me débrouillant comme l’école de la vie. On gère sa carrière comme peut le gérer un chef d’entreprise, avec tout ce qui gravitent autour du sport de haut niveau, c’est-à-dire le physique, la tactique, le mental, mais aussi la structuration financière, fiscale et patrimoniale.

As-tu pu les retranscrire directement ? Ou as-tu vécu une période d’adaptation au préalable ?

Au sortir de ma carrière, je n’avais pas forcément compris que j’avais acquis des compétences et que je pouvais les retranscrire sur mon deuxième métier. Ma carrière a été relativement courte (de 21 à 29 ans) et forcément le basculement est compliqué s’il n’est pas anticipé. Je ne savais pas quoi faire, j’avais une blessure qui m’a empêché de continuer ma carrière. Puis j’ai eu des opportunités de commenter des matches de tennis lors de la première édition du Moselle Open, ça m’a plu ! Se tester derrière un micro, avoir une réflexion sur son élocution, l’analyse du jeu, la relation avec les médias …

Le Moselle Open a également été une opportunité, suite aux événements à Toulouse à cette époque (explosion AZF en 2001). J’étais proche de Patrice Dominguez, les Arènes étaient en construction à Metz … Un structure s’est mise en place, je ne maîtrisais pas du tout le monde de l’organisation à proprement parler. J’avais des contacts dans le monde sportif mais également avec les collectivités. Un vrai réseau a commencé à émerger et a bien fonctionné ensemble. Je n’avais pas idée de l’impact du réseau que j’avais constitué tout au long de ma carrière de sportif de haut niveau. Mon savoir-être et le respect que j’ai pu avoir pour des partenaires m’a permis au moment de les solliciter, qu’ils me fassent à nouveau confiance pour arriver aujourd’hui à cette réussite qu’est le Moselle Open qui perdure depuis 2003.

Tu parles d’école de la vie qui t’as permis de performer à haut niveau, penses-tu que c’est similaire dans le monde du travail ?

Complètement oui ! On se rend compte que l’enseignement lié au sport est complexe. Il y a beaucoup d’écoles, de formations, d’orientations possibles (STAPS, Bachelor, D.U …). Aujourd’hui un événement sportif, je prends le cas du Moselle Open, on a beau avoir beaucoup de règles en amont, c’est sur le terrain qu’on apprend le plus. Le sport c’est une vraie école de la vie qu’elle soit pendant ou après ta carrière. Evidemment, un apprentissage est nécessaire mais c’est quand même un domaine peu cadré, où avec de la passion, de la motivation, beaucoup de travail et un bon entourage, on peut atteindre ses objectifs professionnels.